Pour le programme 2017-2019, une nouvelle cohorte de Boursiers en leadership public va voir ensemble comment le fait de mettre l’accent sur les stratégies d’inclusion peut aider les leaders publics à relever les défis complexes auxquels sont confrontées les sociétés culturellement diversifiées. Le Programme de leadership public 2017-2019 a pour thème le leadership public pour des sociétés culturellement diversifiées : le défi de l’inclusion.
Le programme de deux ans débute par une résidence à temps plein à Montréal à laquelle prend part une dizaine de Boursiers en leadership public ayant fait l’objet d’une sélection. Il y a ensuite une phase sur le terrain au cours de laquelle les Boursiers retournent dans leurs communautés respectives afin d’appliquer les compétences et les nouvelles idées acquises pendant la résidence.
Les Boursiers reçoivent une formation et un soutien intensifs sur le développement du leadership pendant l’année de résidence, et un certain soutien permanent qui est fourni par leurs pairs et la Fondation pendant l’année sur le terrain. Par la suite, les Boursiers sont invités à demeurer des membres actifs d’une communauté émergente de leaders publics Jeanne Sauvé provenant de plus de 50 pays.
Programme de leadership public Jeanne Sauvé : Structure du programme, critères d'admissibilité et Foire aux questions
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Les Boursiers du Programme de leadership public Jeanne Sauvé 2017-2019 seront invités à explorer ensemble la façon dont les leaders publics peuvent aider les sociétés culturellement diversifiées à prospérer en faisant de l’inclusion de tous les groupes culturels et religieux un principe directeur.
Pendant la phase résidentielle, les Boursiers examineront l’inclusion sous l’angle des quatre défis pressants que doivent relever les sociétés culturellement diversifiées :
En plus d’entreprendre des initiatives individuelles qui portent sur un aspect de ce vaste sujet, les Boursiers vont s’engager collectivement dans cette question complexe et à plusieurs facettes tout au long du programme. Chaque Boursier sera appelé à apporter une expertise, une expérience et des idées pertinentes pour enrichir la discussion et améliorer la compréhension de l’enjeu.
Le programme va permettre aux Boursiers de diriger et de créer ensemble un programme d’apprentissage et d’engagement pour leur année de résidence. Il donnera en outre aux Boursiers l’occasion de mener des initiatives pratiques en collaboration avec des partenaires universitaires et des groupes communautaires.
Nous prévoyons que les Boursiers vont utiliser leur temps pour explorer des idées nouvelles sur la prévention, l’atténuation, la gestion et la résolution des conflits ainsi que la réconciliation après conflits. Nous nous attendons aussi à ce qu’ils prennent en considération les rôles distincts que peuvent jouer le milieu universitaire, les enfants, la société civile, les éducateurs, les Autochtones les médias, les groupes minoritaires, les nouvelles technologies, les décideurs, les politiciens, les structures de décision politiques, le secteur privé, les leaders religieux, les femmes et les jeunes pour façonner – ou limiter – l’inclusion des sociétés où règne une diversité culturelle.
Notre but est de réunir à la Fondation une équipe diversifiée de jeunes leaders du monde entier représentant un large éventail d’expériences professionnelles pertinentes dans le vaste domaine du leadership public afin d’explorer ce thème. Ces expériences peuvent consister notamment à exposer les questions de discrimination par l’entremise des médias; à représenter les Autochtones; à élaborer une politique d’éducation sur la paix; à promouvoir une plus grande tolérance religieuse, la lutte contre radicalisation, et le travail de consolidation de la paix et de réconciliation après conflit; à se faire le champion de la conservation environnementale; à évaluer et traiter les menaces pour la sécurité; à aborder les questions de diversité selon des approches juridiques, politiques et règlementaires; à défendre les droits des minorités, des migrants et des réfugiés; et à faire œuvre de pionnier grâce à des innovations technologiques pour la paix.
Alors que l’inclusion des pays est mise à l’épreuve partout dans le monde, la question de savoir comment nous pouvons apprendre à vivre ensemble avec nos différences culturelles et religieuses n’a jamais été aussi pressante.
La globalisation accélérée est en train de changer le tissu des sociétés dans le monde. Cela crée de nouvelles opportunités, mais souvent au détriment de la cohésion sociale et en posant des défis urgents en matière de leadership public.
De nombreuses nations vulnérables sont happées par la violence sectaire, ethnique et tribale. Les forces de maintien de la paix des Nations Unies sont loin d’être assez équipées pour protéger les civils contre les atrocités massives et les crimes contre l’humanité. Les relations entre la majorité et les minorités nationales, ethniques, linguistiques et religieuses sont souvent tendues et violentes. Dans de nombreuses parties du monde, la dégradation environnementale et la rareté accrue des ressources exacerbent les tensions entre les groupes, ce qui engendre ou attise les conflits intérieurs et internationaux.
Il y a actuellement quelque 60 millions de personnes déplacées dans le monde : des demandeurs d’asile, des réfugiés et des gens déplacés dans leur propre pays. Cela tient avant tout à la violence des conflits, mais les changements climatiques sont à présent à l’origine d’une nouvelle catégorie de réfugiés : les réfugiés climatiques.
Étant donné ces développements, de nombreux pays font à présent face à des niveaux d’immigration sans précédent, qui engendrent souvent des heurts entre les communautés d’immigrants et celles qui sont davantage établies. Dans bien des cas, cela attise la résurgence d’un nationalisme populaire. Les politiques sur l’identité, qui divisent et prônent le rejet des immigrants, font des émules dans le discours public et façonnent de plus en plus le débat et les règles en la matière.
Dans les pays qui comptent de nombreux Autochtones, on est encore à explorer la place qui leur revient de fait dans la société élargie.
Quinze ans après les événements du 11 septembre, les préoccupations liées à la sécurité internationale se heurtent de plus en plus aux politiques d’inclusion sociale. Entre-temps, l’extrémisme violent gagne du terrain à l’échelle mondiale et les actes de terrorisme alimentent la peur, en plus de contribuer à étendre un sentiment anti musulman.
Les nouvelles technologies nous permettent aussi d’être en réseau autrement. Elles créent des opportunités intéressantes pour acquérir des connaissances communes, mais elles peuvent aussi entraîner l’exclusion en favorisant un discours haineux, la violence et la radicalisation.
Malgré les nombreuses tensions auxquelles les sociétés culturellement diversifiées sont confrontées, il existe dans le monde de nombreux exemples de communautés qui coexistent pacifiquement. Elles s’adaptent aux changements démographiques en créant de nouvelles politiques et structures pour soutenir la cohésion sociale et la coexistence harmonieuse des différents groupes culturels. Que pouvons-nous retenir de la façon dont ces sociétés s’identifient à leur propre diversité culturelle et encouragent une cohésion sociale?
En reprenant le vaste enjeu de la diversité et de l’inclusion culturelles, la Fondation Jeanne souhaite regarder au-delà de l’absence de conflit – qui se caractérise par une tolérance tacite de la différence – et découvrir ce qui est nécessaire pour avoir une société enrichie avec des différences culturelles qui sont respectées et célébrées.
Dans notre monde global, la diversité croissante au sein des sociétés est une quasi-certitude. Mais le pluralisme ne va pas de soi. Les sociétés qui affichent une diversité culturelle sont confrontées à des niveaux croissants d’inégalité, à une progression de l’isolement social qui mène à une dangereuse radicalisation, ainsi qu’à une probabilité accrue de conflits violents et même d’atrocités de masse. Les sociétés risquent une rupture de leur cohésion sociale si elles ne font pas l’effort de développer l’inclusion à partir de la diversité.
Nous croyons que les pays qui relèvent le défi impératif de l’inclusion vont prospérer dans le siècle à venir. Ils risquent d’être plus stables, de réussir du point de vue économique, d’attirer les meilleurs talents, et d’être mieux à même de collaborer avec les autres cultures et pays.
De nos jours, les leaders utilisent trop souvent les divisions au sein de la société pour promouvoir leur programme politique et asseoir encore plus leur pouvoir. Mais le leadership public offre aussi la possibilité de jouer un rôle – en utilisant sa tribune pour soutenir la diversité culturelle et bâtir la cohésion sociale à la place.
Les leaders publics ont le pouvoir de façonner un nouveau discours sur la diversité, et de susciter et d’entretenir des conversations publiques constructives sur la façon dont nos sociétés peuvent devenir plus inclusives. Il faut souvent, pour surmonter les préjudices profondément enracinés, que les leaders publics adoptent un discours public vigoureux en faveur du respect et de la tolérance et, lorsque l’intolérance a déjà pris racine, qu’ils la dénoncent de façon à mobiliser les citoyens en faveur de sociétés plus inclusives.
Les leaders publics sont également responsables de proposer des politiques inclusives qui respectent les différences. Ils doivent bâtir de nouveaux programmes, produits et services qui permettent aux citoyens de prospérer ensemble en sécurité et en paix. Les leaders publics doivent aussi faire preuve de réalisme en s’attaquant aux inégalités sociales et économiques qui divisent souvent les groupes pour des questions raciales ou culturelles. Enfin, ils doivent trouver de nouvelles approches pour élaborer des politiques publiques qui mobilisent vraiment la diversité de concitoyens qu’ils servent.
Les Boursiers Jeanne Sauvé vont explorer, par le biais de ce programme unique, la façon dont les leaders publics peuvent promouvoir concrètement l’inclusion dans des sociétés culturellement diversifiées. Ensemble, ils vont se poser les questions suivantes : Quelles approches sont les plus efficaces dans quels contextes et pourquoi? Que pouvons-nous retenir des exemples existants de leadership public afin de promouvoir un monde plus pacifique et plus inclusif? Quelles approches nouvelles et innovatrices allons-nous promouvoir à l’avenir et comment?
« La reconnaissance de nos différences politiques, culturelles, idéologiques et religieuses constitue la base essentielle de la véritable égalité. Sans égalité, le dialogue maintenant indispensable à la pais dans le monde serait impossible. »– Extrait du discours que la très honorable Jeanne Sauvé a prononcé en 1992 à l’occasion du Forum international de la Fondation Jeanne Sauvé pour la jeunesse portant sur le nationalisme et la mondialisation
La Fondation Jeanne Sauvé est bien placée pour donner aux participants l’occasion de profiter de la richesse d’un dialogue, d’un débat et de politiques publics sur les questions de diversité culturelle et de cohésion sociale.
Jeanne Sauvé était convaincue que le monde pouvait vivre en paix et cette conviction était au cœur de son leadership public. La colombe qui symbolise la paix est d’ailleurs un élément de ses armoiries comme gouverneure générale du Canada.
L’Université McGill, notre foyer universitaire, possède une clientèle étudiante et un corps professoral extrêmement diversifiés, tout comme l’Université Concordia, notre partenaire universitaire.
La Maison Jeanne Sauvé House, où les Boursiers en leadership public vivent et travaillent, est située au cœur de Montréal, la plus grande ville cosmopolite et bilingue de la province de Québec, où les politiques identitaires ont souvent occupé le devant de la scène.
Le Canada est généralement considéré comme un modèle de société pluraliste, et avec raison. C’est une des sociétés les plus diversifiées du monde sur le plan culturel. Il compte une importante population autochtone, une minorité francophone historique et des générations d’immigrants et de réfugiés. Le Canada est aussi le premier pays à avoir adopté le multiculturalisme comme politique en réponse à la diversité culturelle et ethnique.
Mais comme c’est le cas ailleurs, les cadres qui soutiennent la diversité culturelle au Canada évoluent à mesure que le pays navigue parmi les défis que posent la migration et les changements d’interactions entre les groupes nationaux, ethniques, religieux et linguistiques.
Le Canada continue d’avoir un des taux d’immigration les plus élevés du monde. Au cours des deux dernières décennies, il a admis environ 250 000 nouveaux arrivants par année, soit près de 1 % de sa population. Plus de 20 % des habitants du Canada sont nés en dehors du pays, mais les sondages montrent que les deux tiers des Canadiens estiment que l’immigration est une des principales forces du Canada et sont favorables au maintien ou à l’augmentation des niveaux d’immigration. On prévoit que d’ici 2017, un Canadien sur cinq appartiendra à une « minorité visible ».
Le Canada a aussi une forte tradition humanitaire. La décision du gouvernement d’accueillir 25 000 réfugiés syriens l’an dernier a été considérée comme une occasion de raviver cette tradition, mais elle a aussi mis à l’épreuve la capacité du pays à intégrer des réfugiés.
En outre, la population autochtone du Canada croît quatre fois plus vite que les citoyens non autochtones, et cela pose une série de défis qui se répercutent sur le tissu social du pays et exacerbe les inégalités sociales.
La Commission de vérité et de réconciliation duCanada a conclu récemment une enquête publique de plusieurs années sur l’impact des pensionnats administrés par le gouvernement fédéral sur les Autochtones du Canada. La Commission a conclu à un génocide culturel au Canada, et elle a posé les fondations pour une ère nouvelle de dialogue et de collaboration entre les Canadiens autochtones et non autochtones.
Ce contexte social et politique global crée un environnement dynamique stimulant dans lequel les Boursiers Jeanne Sauvé ont vécu, appris et progressé ensemble pendant plus d’une décennie. Nous sommes impatients d’explorer avec la cohorte 2017-2019 ces sujets précis que sont l’inclusion, la diversité et le pluralisme selon différentes perspectives.